À propos : C’est un curieux particularisme des protestants francophones que de pouvoir lire dans leurs bibles le Tétragramme traduit par : « l’Éternel ». En effet, nous savons ce que raconte le Pentateuque au sujet du nom de Dieu : il fut donné à Moïse par Dieu Lui-même, sous forme de définition énigmatique et métaphysique premièrement (Ex 314) et de jeu de mots autour du verbe être ensuite (Ex 315). Une définition formulée comme suit — Je suis celui qui est/qui suis ou bien Je suis qui je serai. Les quatre consonnes léguées par les Écritures comme « nom de Dieu » étant יהוה (yhwh). Imprononçable par respect pour la divinité, le Tétragramme sera remplacé par « le Nom » (Hashem) ou « le Seigneur » (Adonaï). Ou encore « l’Éternel », donc.
C’est cette notion d’éternel, d’éternité qu’interroge le texte proposé ici, en convoquant les dernières théories scientifiques sur l’univers conçu comme espace-temps, pour les mettre en miroir avec les hypothèses des rédacteurs de la Genèse — encore eux ! Le ou les inspirés qui nous ont légué le Bereshit ne paraissent en effet pas moins savants que les astrophysiciens d’aujourd’hui lorsqu’ils nous racontent le Commencement… Leur esprit pénétrant s’est toutefois hâté, à l’instar de nos scientifiques contemporains, de confondre leurs magistrales déductions avec l’identité dernière du Dieu.
Le Nazaréen, qui a tenu l’Éternité à distance, est Celui qui, des siècles après les nomades orientaux et avant les scientifiques occidentaux, résout les mystères et équations de l’univers.