Vous retrouverez sur la page de présentation de l’auteur deux documents sonores dans lesquels on peut entendre Jacques ELLUL s’exprimer sur des sujets divers :
DERNIERS COMMENTAIRES
& Suite de la précédente causerie sur le thème : « À propos du Christ »
1 — Le mercredi 5 novembre 2014, 13:44 par Thamis.
Holalala ! j'en suis à 7 minutes et vous commencez déjà à me faire peur la..., en effet concernant "l'anté(i)christ final", il est fait référence "parfois" et De mémoire à ce verset : "il fera cesser le sacrifice perpétuel"...Selon une lecture sémantique, c'est me semble t'il ce que vous me semblez évoquer.En effet, selon la "tradition" , il semble que ceux qui sont "à la suite du Christ" doivent également porter les péchés de plusieurs...des imitateurs de Christ...
2 — Le mercredi 5 novembre 2014, 16:45 par thamis
Ha! , j'ai oublié une précision "de taille", en effet, je sors d'un goulag tant sur le plan physique psychique que spirituel, et de fait la rééducation est rendue "difficile".Dans tout les cas Bravo les "iconoclastes".
3 — Le mercredi 5 novembre 2014, 17:15 par ivsan
Nulle part nous ne disons qu'il faille cesser de porter la misère, le malheur et même les fautes de l'autre – c'est bien tout le contraire que nous avons dit voyons ! Absolument tout le contraire·Qui aime le plus selon toi Thamis ?– Celui qui porte le péché de l'autre, certes par affection à son égard, mais AUSSI pour satisfaire et obéir aux règles de la Loi qui exige un paiement pour le péché.ouCelui qui porte le péché de l'autre, mais SEULEMENT par amour, et précisément sans ne rien vouloir payer à la Loi ! Celui donc qui porte la peine de l'autre dans le seul but de le rendre libre par rapport à la Loi et à ses impératifs de paiement. Celui donc qui se sacrifie UNIQUEMENT pour l'autre et uniquement pour l'aider à entrer dans cette liberté, dans cette maturité vis-à-vis de la Loi : dans cet état d'« homme accompli » dit l'Écriture.·Je pense qu'entre ces deux façons d'aimer, il y a une différence bien plus importante que celle qui sépare le jour de la nuit. L'un obéit à la Loi, servilement, et non comme un Dieu. Et l'autre est conduit par sa passion pour l'homme ; laquelle passion Le porte vers nous qui sommes prisonniers des jugements de la ratio.
·Soit donc, c'est bien plutôt en voulant que le sacrifice soit un paiement à la Loi qu'on donne de la vivacité à l'œuvre « anté(i)-christ » – pour reprendre ton propos.·Quant au « sacrifice perpétuel dont parle Daniel », ce sacrifice quotidien qui dure toute la vie lorsqu'on est encore sous la loi… Voyons, qui donc a fait cesser ce sacrifice sinon le Christ ? Car il me semble que non seulement le Christ n'a rien payé à la Loi, mais encore plus : Il l'a jugée en nous rendant libre à son égard. Et ce cri de victoire, il l'a poussé sur la croix tandis que son tombeau est vide – c'est cela que son sacrifice nous dit, c'est ce scandale de l'abolition de l'ancienne justice dont il est question ici. — D'ailleurs, quelle stupidité de la part des théologiens ; car enfin, si même, comme ils le disent dans leur dogme : la croix est une expiation et le christ a payé à la loi… En ce cas, tout est donc payé ! Les sacrifices quotidiens exigés par la loi de Moïse sont abolis. Tu vois, que d'une manière ou d'aune autre, le Christ s'est joué de la loi et de notre entendement rationnel. L'un et l'autre sont tombés, piégés par la pantomime spirituelle de Dieu.·Mais, ne t'inquiète pas, je te comprends. Car comme je le dis dans la causerie : « la chose est difficile à digérer ». Et je sais en outre que tu n'es pas, toi aussi, un nanti de la vie. salutations et amitiés. ivsan.
4 — Le vendredi 7 novembre 2014, 10:27 par Thamis.
Merci Ivsan pour ce précieux commentaire.
Dans ce que je vis, donc dans la pratique, je constate comme un transfert de certaines choses comme les maladies, j'en ai pour curieuse expérience deux "flagrants", celui d'avoir prié à sa demande pour une schizophrène complètement shootée aux neuroleptiques qui venait à l'église ADD locale que je fréquentais pour après quelques temps, me retrouver avec une "psychose similaire" et j'ai appris un peu plus tard la guérison de l’intéressée ; une autre fois dans la même "église" avoir prié pour une paralytique et me retrouver "plus tard" avec une polyneuropathie. Bon cela pourrait être des hasards, mais l'ayant constaté pour d'autres sujets j'en trouve la redondance statistique pour le moins "étrange". Et puis il y à ces coups du sort aussi, tout cela me renvoie, en toute logique à Esaïe 53 concernant la description "prophétique" du Christ.
Tu me répondra que cela à plutôt un caractère privé, mais je ne doit ni être le seul ni être le premier à constater la chose...donc j'en vient à la question de fond, et selon la description d'Esaïe 53 (que je ne doit pas être le seul à vivre), et si ce transfert est bien réel, à qui est t'il donc payé si ce n'est à la loi (Talion).
Mon frère pourtant Catholique vis curieusement ces douloureuses expériences et ce depuis plusieurs dizaines d'années, étrangement les initiales de son prénom sont JC.
Dans un "enseignement" rabbinique vidéo internet, j'ai retenu un passage fustigeant le christianisme, le discours du rabbin rapportait son témoignage dans un train face à une "prosélyte" chrétienne de la cuve Suisse et, "comme cela semble à la mode", grande amateur d'Israël, le rabbin "patient" l'écoute, puis lui sort justement Esaïe 53 en le collant au peuple Juif, de part l’expérimentation de ce passage dans l'histoire du collectif juif, et finalement finit par lui demander en quoi cela se rapportait au christianisme, sans réponse - selon lui - "satisfaisante", le témoignage du rabbin fini par "la fuite" de l’intéressée qui a néanmoins "oublié" sur la banquette sa bible.
Merci à tout deux pour votre travail et vos lumières.
5 — Le dimanche 9 novembre 2014, 10:35 par ivsan
Merci Thamis pour le courage que tu as de présenter ton questionnement sans fioriture. Et si je parle précisément de « courage », c'est parce que la pensée que tu évoques ici est totalement ancrée dans le christianisme traditionnel ; or, cette pensée prétendument théologique, laquelle nous parle de l'expiation « biblique » comme étant un processus de transfert d'une personne sur une autre de telle souffrance, de tel malheur ou de tel autre « péché »… Cette pensée-là nous révèle en vérité combien ce christianisme-là a réussi à nous empêcher de penser ; et non seulement cela, mais il nous a rendus bêtes jusqu'à l'idiotie, et même jusqu'à la folie alors que nous sommes tout disposés, non seulement à croire à son dieu, mais à nous soumettre à son système en le qualifiant nous aussi de divin bien qu'il soit totalement psychopathe, tordu et inhumain !
J'ai moi-même abondamment étudié le judaïsme, et combien de fois ai-je dit qu'il ne fallait s'attarder à son étude qu'à la seule condition d'être spirituellement armé. Lorsque je dis spirituellement armé, je ne fais nullement référence à un pouvoir magique ou mystico-moral, mais simplement à ce que Paul évoque lorsqu'il dit (2cor 10) : « Les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu… »
En effet, ce brave rabbin qui a probablement échafaudé ce scénario d'une rencontre dans un train pour soutenir son discours contre le Christ ; qui est-il donc ce brave rabbin ? Un de ces Benchetrit ou Dynovisz qui font la joie des judaïsants sur le Net ? Qu'en serait-il si tu devais dès lors t'attaquer à Jacob Gordin, Neher, Lévinas ou encore Manitou (Léon Ashkenazi) ? Car les premiers sont des enfants face aux seconds. Néanmoins, je t'assure les avoir lus et écoutés – mais, je n'ai rien laissé passer ! J'ai mis parfois un mois à lire 200 p de Neher par exemple, ou jusqu'à 8 heures pour écouter un seul cours d'1 heure de Manitou. Stylo, dictionnaires, bibles en main… Je ne leur ai rien laissé passer ! Démontant tel argument après m'être réjoui de tel autre, et déficelant tout le système dont ils sont porteurs : le système de la Thora. En vérité, je suis parti dans le désert plusieurs années et n'en suis revenu que lorsqu'enfin, toute la chose m'était devenue claire ; lorsqu'enfin, j'eus acquis les armes pour renverser les raisonnements et les hauteurs de ces « maîtres » qui se croient divinement éclairés. Aucun d'eux ne me fait peur désormais ; et leur maître même se présenterait devant moi que je n'en aurais aucune crainte ! Je réitère la pensée de Paul à leur égard : « Je leur rends le témoignage qu’ils ont du zèle pour Dieu, mais sans intelligence : ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre justice » (rom 10). En vérité, ils sont souvent plus bêtes qu'autre chose et le raisonnement que tu évoques est très précisément de cet acabit.
En effet Thamis. Qu'en serait-il si tu devais te rendre aux pieds de leur Maître à tous, aux pieds du Maître de tous ces rabbins-là et l'écouter directement ? Que ferais-tu donc devant Moïse ?
Voici donc, les théologiens du christianisme sont venus écouter Moïse ; puis à leur suite tous les chrétiens ont demandé aux prophètes de la Loi de les éclairer à propos du Christ ! Enfin, ce même christianisme, des années plus tard… vient pleurer parce qu'il a perdu le Christ ! Dans cet amalgame où il a cousu l'ancien vêtement avec le nouveau, il a perdu le Christ, et il se désole jusqu'au désespoir de voir ses outres brisées et son vin être absorbé en terre par les fils de la Loi – par les « terreux ».
Quel malheur ! Car enfin, quel devrait être le discours des chrétiens ? Le voici : « Ô rabbins, venez donc nous écouter, et nous vous expliquerons la Torah, son ministère dans le monde présent et son sens prophétique en ce qui concerne le monde-à-venir » Quel malheur donc, car voici que le christianisme fait tout le contraire. Il dresse une tente pour Moïse aux côtés du Christ ; il veut, toujours et encore, avoir recours à la logique de la Loi pour éclairer la Foi quand celle-ci, en devenant précisément la Foi, devient l'Absurde, le Paradoxe et la Contradiction qui fracasse l'âme des hommes, leurs âmes d'homo sapiens.
Ce christianisme-là a joué avec le feu et il s'est brûlé. Il a désormais perdu le Christ ou il l'a tellement subverti qu'il ne le reconnaît plus et vit ainsi dans un total déséquilibre… Ne serait-il pas temps – et n'est-ce pas précisément pour cela ? Afin qu'il se mette à chercher les armes dont parle Paul et qu'il cesse de pleurnicher !
En terme de christianisme, celui-ci a le choix entre 2 villes : Strasbourg ou Cannes. Soit il se croit missionné tel un beau fonctionnaire européen, et de couloir en couloir, de bureau en bureau, le voici à courir, la joie derrière sa cravate, allant d'une photocopie à l'autre et pourvoyant au gouvernement du monde. Dans sa tour d'ivoire ecclésiale il pond des lois juge le monde dans l'espoir que celui-ci lui obéisse bientôt totalement pour, le croit-il, son plus grand bonheur. Soit il va de signe en signe, de miracle en miracle et de dogmes mystique en dogme mystique, espérant que, par tel ou tel fait ou par telle ou telle extraordinaire prophétie il obtienne du monde la palme d'or tandis qu'il défile lui aussi sur la croisette des « m'as-tu vu ».
Que nous dis-tu en vérité Thamis ? Ou plutôt, écoute ce que le fond de cette pensée à propos des « transferts expiatoires » est en train de nous dire : Il y aurait dans l'univers un grand système de type « karma » ! Un système où l'homme ne serait pas réellement acteur, mais une sorte de dernier dépositaire d'une chaîne d'actes immémoriale, d'une Histoire dont il n'est pas l'auteur et dont nul n'est l'auteur d'ailleurs. En effet, cette série d'actes, cette Histoire serait en réalité enracinée dans une sorte de Thora divine, laquelle Thora n'aurait ni commencement ni fin, puisque, tel Dieu, elle serait éternelle et le salut consisterait à entrer dans son sein.
De fait, pour ceux qui sur terre seraient les plus spirituels, ceux-là auraient comme rôle et mission divine, au sein de ce système karmico-thoraïque, et en tant que serviteurs de Dieu : de porter pour les autres le poids de l'injustice, du péché et des malheurs. Quelle fierté ! Ainsi donc, Dieu lui-même, spirituel parmi les spirituels montrerait la voie en portant pour les hommes le poids de leurs pires souffrances, de leurs enfers. C'est-à-dire que le Christ serait le Christ, à condition sine qua nonde devenir le plus obéissant serviteur dans ce système de rétribution qui domine, et le monde, et Dieu, et son fils. Il y aurait donc surenchère de martyre – pensée qui nous conduit donc directement vers une certaine islamisation du christianisme, l'Islam étant somme toute une Thora arabe. Bref, pour le Judaïsme, bien entendu, ce rôle de « christ de la Thora » serait bien trop lourd pour un homme, aussi faut-il que cet éminent rôle soit donné à un peuple : Israël. Ce que somme toute, enfin, la boucle étant bouclée, toute l'Église a elle-même formulé pour elle-même, elle qui prétend et affirme théologiquement être le corps du Christ.
Bref, à ces « christ-là », rabbiniques, que les logiques de la Thora, du bien et du mal, de la philosophie et de la raison en général nous fabriquent ; pour ce qui me concerne, voici ce que je dis : « Merde ! » — C'est le Christ qui est venu que j'aime, et non ces christ de la chimère.
Le Christ a dressé sur terre la pantomine de la croix et il a concrètement souffert le calvaire sur cette scène. Ainsi donc, devant cette scène se montrent désormais deux lectures et deux types de lecteurs.
Aux premiers, le Christ laisse accroire que Dieu est en vérité la Thora, qu'il est Un avec ce système karmique des rétributions éternelles. Il leur laisse accroire que lui, le Christ, doit obéir plus que tous à ce système psychopathe, rigide et inhumain. Et il leur laisse accroire que ce système est incapable d'effacer une faute, à moins bien sûr que celle-ci ne soit payée par le sang, et qu'après seulement délibérations aux tribunaux des dieux le poids du sang et l'analyse de sa pureté soient jugés conforme à la mathématique de la Loi. À ceux donc qui basculent dans cette idée du Christ, dans cette fausse représentation de son acte, la parole du Nouveau Testament se confirme : « Ceux qui s’attachent aux oeuvres de la loi sont sous la malédiction » (gal 3). C'est-à-dire que ceux qui sont persuadés que le principe du transfert des malheurs ou des souffrances est un principe que Dieu lui-même ne peut dépasser : ceux-là sont sous la malédiction.
Aux seconds enfin, le Christ révèle que Dieu n'a rien payé. Il leur révèle qu'il s'est sacrifié gratuitement, inutilement ; qu'il s'est sacrifié pour nous signifier qu'il nous aime, et que cela seul lui suffit pour nous pardonner : que l'expiation n'a en vérité rien à voir ici. Son acte est une parole contre la Loi et pour l'Homme. La croix sépare l'Homme de la soumission à la Loi alors que les théologies de l'expiation et des rétributions font tout le contraire. C'est pourquoi, à cette croix qu'il a dressée, c'est précisément tout le contraire du premier discours que le Christ, d'une part, nous murmure, et d'autre part, clame à la Thora. Il dit à la Loi, aux karmas, aux philosophies de l'Histoire et de l'évolution positive, il dit à tous ces Rav : « Arrière de moi le satan, car tes pensées ne sont que des pensées humaines. Elles sont vraies selon la justice de la terre, mais non selon ma justice, selon la justice du royaume des cieux. Voici donc, ceux-là sont pardonnés et seront ressuscités sans que rien ne te soit versé ; puis ensuite, eux-mêmes seront tels que moi : ils seront des rois qui ordonneront aux lois selon leur bon vouloir. »
« Le Christ est la fin de la loi ». Il n'y a de bonne nouvelle qu'ici : quand la Loi n'a plus d'autorité et qu'elle-même se réjouit d'être enfin remise à sa place. C'est pourquoi, tout ce qu'on rajoute à cette parole, à cette puissance de l'évangile qui me libère de la loi ; tout ce qu'on y rajoute par les moyens tordus d'une philosophie des transferts pour me serrer de nouveau dans la loi ; tout ce qu'on y rajoute vient du diabolique : « Le Christ est la fin de la loi — Halleluyah »
Si par amour pour son enfant, ou si par amour pour sa conjointe un homme est capable de subir une souffrance qu'il ne mérite pas, patientant à l'égard de celui ou de celle qu'il aime, lui laissant le temps de comprendre, de prendre conscience, etc., etc. Mais si par malheur, cet homme vient ensuite dire à son enfant ou sa conjointe qu'il a aussi souffert pour obéir à un système de karma et d'une systémique mathématique, il place alors son enfant ou sa conjointe sous un joug de fer mille fois pire que ses pires souffrances : l'amour n'a pas de liberté vis-à-vis de la loi, et il n'y a pas d'amour en vérité. Quand je vois ces rabbins incapables d'abdiquer devant cette vérité, et quand je les vois se tordre dans tous les sens pour parvenir coûte que coûte à dire que le principe des rétributions et des transferts de la loi est un système d'amour… j'en conclut qu'ils ont vraiment le cou raide et qu'ils idolâtrent la Thora. Mais ce qui suscite la colère, c'est de voir cette incapacité chrétienne à fendre cette logique de la Thora qui devant la grâce n'est en vérité qu'une logique de papier.
6 — Le mardi 11 novembre 2014, 21:12 par Bruno
Salut Yvsan,La pensée rationnelle nous amène à un christianisme basé sur l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et depuis que je connais ton site et les écrits de Chestov, j'ai renversé du jour au lendemain comme le Christ les tables des vendeurs du temple. Depuis, j'ai perdu tous les repères rassurants afin de marcher dans un pays que je ne connais pas.Mais j'ai l'impression de plus en plus que tu cherche l'arbre de Vie. Défriche, bouscule, arrache, je marche sur tes pas car je cherche aussi cet arbre de Vie. Gloire au Christ.
7 — Le mercredi 12 novembre 2014, 13:29 par Stéphane
De l'arbre de vie, « l'arbre du Christ », découle la sève de laquelle on se nourrit, c'est bien de cet arbre dont nous nous nourrissons, mais davantage encore, nous pouvons dire que cet arbre est chacun de nous dans la mesure où nous sommes de même nature que lui. Autrefois nous étions uniquement l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et c'est ce que nous sommes encore, c'est notre « part charnelle » dira t-on. Il est vrai que nous poursuivons un but précis, celui d'atteindre l'arbre de vie, mais cela ne tient pas tant au fait d'atteindre quelque chose de presque inaccessible, que d'être soi-même cet arbre de vie pour croître de « vie en vie », ceci : de manière à ce que nos branchages s'étendent à l'infini et puisse accueillir « les oiseaux du ciel » (cf,. marc 4,26 à 34). Oui, chacun peut désormais dire : « Je suis », et il serait une erreur de ne s'attendre qu'au devenir. Le christianisme présente un Christ éloigné des hommes, mais aussi le croyant, comme éloigné de lui-même. Or, Dieu désire que chacun prenne soin de lui-même, que chacun soit à l'écoute de ce qu'il ressent ... bref, de ce qu'il est. Nous ne sommes pas des machines, ni des êtres destinés à devenir copie conforme de son créateur. Non, loin s'en faut, nous devenons de même nature que lui. Pour le reste, ce qu'il demande à chacun, c'est d'évoluer à partir de ce qu'il est, non pas en imitant les œuvres des autres pour devenir ce qu'ils sont. Non, loin de tout cela, ce qu'il désire c'est que nous devenions des êtres capables d’autonomie, des êtres capables de réfléchir sur eux-mêmes sans l'appui obligatoire des autres, sans les qu'on-dira t-on, sans, que nous dépendions de l'avis des autres pour croître, autrement dit, pour nous améliorer.
8 — Le vendredi 14 novembre 2014, 06:52 par ivsan
Un petit bémol.
Il est vrai que « être soi-même cet arbre de vie » est une folie inconcevable. Pourtant, l'observation de notre identité naturelle et de nos capacités naturelles nous ôte le droit d'être trop simple jusqu'à atteindre le simplisme. Il nous est impossible de bêtement dire, comme un certain manichéisme ou une certaine religiosité de cave pourraient être tentés de l'affirmer : « nous sommes des êtres tels que des arbres de mort ». Niet ! Car nous constatons une donnée beaucoup plus subtile dans notre nature et de fait beaucoup plus tragique : nous sommes des Arbres ratés ! C'est-à-dire que nous sommes très conscients de cette possibilité qui gît en nous de devenir cet arbre de vie que tu évoques, c'est-à-dire des Êtres-vie. Et cette conscience-là est une chose que l'animal n'a pas. C'est ainsi que nous travaillons même, par de nombreux efforts et de diverses manières, pour y parvenir. Bien plus, nous sommes, semble-t-il, à certains égards, victorieux et tout prêts d'atteindre un tel but et une si glorieuse transformation de l'Être…
Puis, soudainement, la vie s'effondre sous nos pieds ; nos plus beaux efforts, nos plus beaux talents et notre plus profonde spiritualité s'avèrent ne valoir pas plus qu'un clou rouillé et tordu, un clou que nous avions revêtu du matériau doré d'une certaine « spiritualité » toute humaine. Nous nous étions éveillés, pleins d'espoir et d'enthousiasme, et nous voilà chutant d'autant plus haut que cet éveil nous avait entraînés. Or, qui nous avait éveillés et entraînés si haut ? Qui nous avait si spirituellement enthousiasmés ? Précisément l'Arbre de la connaissance ! Aussi, cet arbre est-il bien, non pas l'arbre de mort dans le sens biologique du terme, mais l'arbre de la seconde mort, d'une mort qui est ici littéralement spirituelle. Pourquoi ? Parce qu'elle est cette mort qui est pleinement consciente d'être une vie ratée ; cette mort qui consiste, disait Kierkegaard, à « vivre sa mort ». L'animal, lui, y échappe. Ainsi qu'en témoigne l'Écriture : « là où il n’y a pas de loi, il n’y a pas non plus de transgression (rom 415). » C'est pourquoi, dit-elle dans le même livre : « Sans loi, le péché est chose morte. (78) » Puis de conclure : « Nul ne sera justifié par les œuvres de la loi, puisquec’est par la loi que vient la connaissance du péché. (320) »
C'est-à-dire qu'en nous livrant à l'arbre des connaissances, Dieu nous livre à un maître spirituel ; mais un maître qui va nous spiritualiser par l'échec à nous faire atteindre le but de l'Être-vie. Un but dont cet Arbre a précisément eu la mission de nous évoquer la Révélation, et cela, dans un élan tel que nous vivons là, en consommant son fruit, quasiment une « naissance » tant sa nouvelle lumière nous arrache de l'animalité. Aussi peut-on remercier ce maître de deux choses : Nous avoir révélé un but dont nous n'avions pas conscience ; puis de nous révéler enfin notre incapacité à l'atteindre. De sorte que l'atteindre doit être un acte absolument à l'initiative de Dieu : cette « gratuité » du Christ dans laquelle même notre libre arbitre ne peut se glorifier. En somme, la révélation évoquée par la Loi n'était-elle pas finalement trop floue, trop lointaine, puisque les prophètes de la loi nous poussent à tomber dans un leurre philosophico-religieux pour atteindre la promesse ; à savoir que « devenir un Être-vie est une possibilité humaine ! » N'est-ce pas pour cette raison que le Christ oppose à cette justice de la Loi, à son explication manichéenne de la vie, la Justice du Royaume des cieux qui n'a donc avec la loi primitive aucune parenté de nature. Assurément, nous ne savons rien et ne comprenons rien de cet Être qu'est le Christ, cet arbre de Vie ; et son identité, l'identité de Dieu nous échappe si totalement que lorsque nous croyons ici ou là l'avoir quelque peu comprise, nous sommes en vérité tragiquement son raté et le visage de « spiritualité » que nous portons est ce qui nous en éloigne le plus.
Très certainement, tu as raison de dire que « nous ne sommes pas des machines destinées à devenir copie conforme du créateur… Que ce qu'il nous demande, c'est d'évoluer à partir de ce qu'il est, non pas en imitant les autres pour devenir ce qu'ils sont… Qu'il désire que nous devenions des êtres capables d’autonomie, des êtres capables de réfléchir sur eux-mêmes sans l'appui obligatoire des autres, sans les qu’en-dira-t-on, sans, que nous dépendions de l'avis des autres pour croître, autrement dit, pour nous améliorer. ». — Je veux seulement ici mettre un bémol décisif. En effet, nous voyons combien la loi peut être utile, car tout en donnant l'initiative de se détacher d'elle, elle nous livre finalement à la Révélation ; elle nous pousse vers l'aventure de cette nouvelle recherche qu'est le royaume des cieux et l'Être-vie vers lequel nous sommes appelés. Mais d'autre part, elle est un piège quand, d'une part, nous la confondons avec la Révélation, ou, d'autre part, nous sommes tellement amers à son égard que nous allons dans son exact contraire pour devenir finalement addicts à toutes sortes d'appétences qui nous maîtrisent.
Pareillement en est-il des Autres et de l'autonomie par rapport aux Autres que tu évoques. S'il est vrai que l'autre peut devenir un maître malsain, un être qu'on imite à l'excès jusqu'à perdre sa propre identité… Il est incontestable que l'Autre est en vérité celui par qui Dieu agit le plus ! Aussi, l'amertume envers lesfausses fraternités ne doit absolument pas nous pousser dans l'inverse opposé, un inverse qui est finalement le frère jumeau de ce qu'il fuit, de cette fausseté fraternelle : à savoir, la solitude où l'individu craint l'Autre. Celui qui s'est émancipé de ces dominations des autres est précisément celui qui est le plus libre à s'approcher, à aimer et à s'engager vis-à-vis de l'Autre. Pourquoi ? Très exactement, parce qu'il ne craint plus de tomber dans le piège d'une fausse amitié, dans son esclavage religieux ou dans sa domination politico-sociale.
Ainsi est Dieu. Il est l'amant qui s'engage totalement jusqu'à ce point-là : « Je te donne tout, hormis le fait que je suis l'Autre et que toi aussi tu es l'Autre. Que nous sommes, chaque-Un, des êtres existants particuliers. » Ainsi l'amour est à son comble. Car l'amour n'est jamais aussi florissant qu'entre des êtres qui ne sont pas les mêmes, qui ne sont pas, au sens littéral et de l'étymologie grecque : des « homos », desmêmes. C'est ainsi que du sein de l'androgyne Adam, lequel n'était encore ni homme ni femme, sont sortiesdeux races totalement différentes : l'homme et la femme. Soit donc, l'amour n'est jamais aussi engagé qu'ici, dans l'autonomie la plus radicale et la liberté la plus enivrante ; quand il unit l'Un et l'Autre, deux Différents au plus haut point jusqu'au fait qu'ils sont deux races uniques en leur genre ; et, paradoxalement, parce qu'il unit justement des êtres autonomes et libres, il ne craint pas de toucher à leur autonomie – en deux mots : l'Amour ne craint pas de s'engager ! Sinon quoi ? C'est que l'un ou l'autre n'a pas suffisamment d'autonomie pour s'engager jusqu'à ce point où affleure le paradoxe, c'est-à-dire la Vie. C'est que, trop conscient de son autonomie et de sa liberté, mais trop peu adulte en elle, il sombre dans la solitude et brise l'amour au nom d'une crainte fantôme qu'il n'a pas encore vaincue dans sa chair et son sang.
Ainsi donc, si l'amour homosexuel est à ce titre, et dans son essence, du non-amour ; pareillement en est-il du rejet de l'Autre et de l'argument d'autonomie poussé à son excès, dans un individualisme forcené, dans une rhétorique de la liberté qui n'est qu'un égoïsme déguisé ou une crainte infantile cachée… Ce dernier est donc et en vérité le frère jumeau du premier. C'est-à-dire que ce genre d'autonomie qui est une fausse pratique de la liberté est en latence une homosexualité dissimulée, ou qui bientôt poindra comme telle. C'est pourquoi cette autonomie-là est somme toute bien moderne et bien conforme ; c'est pourquoi cet égoïsme-là de ces êtres-libres-là de pacotille fleurit avec joie aux côtés de la légitimation de l'homosexualité que nous offrent nos civilisations modernes.
Je dis cela, car l'existentialisme du christianisme que je m'efforce de mettre en exergue dans l'Écriture, est, selon moi, non la fin de la fraternité, mais son élévation. Mais bordel, quand acceptera-t-on que :l'Autre est la Révélation ! — Mais il est vrai, pas cet autre qui est autorité sur moi, cet autre-là qui n'est qu'une révélation de type apophatique. Car de même que la loi me pousse à lutter contre elle quand elle me livre à l'excès au principe de généralité, et donc à de plus en plus nier ma particularité ; de même cet autre tout-puissant me pousse à lutter contre son corps étouffant, contre sa généralité qui, despote autant que sage et divine, me force à décliner, moi, moi qui suis l'Autre et le véritable temple de Dieu. — Soit donc, l'existentialisme du christianisme que je m'efforce de mettre en exergue dans l'Écriture est en vérité : la Fraternité, et plus encore : l'Amitié. Car cet existentialisme-là me parle de cet Autre qui, précisément est tellement Autre qu'il m'exhorte moi aussi à devenir l'Autre : l'être existant particulier que je suis appelé à devenir, cet Unique et cet Être-vie que nous évoquions plus haut. • Je tiens à faire entendre ce bémol au regard de notre modernité. Je ne veux pas que mon propos soit confondu avec cette marque intellectuelle et spirituelle des « esprits supérieurs bienveillants » dont parle Kierkegaard. Ces esprits modernes qui savent tout, qui parlent de la liberté et des dons de Dieu avec tellement de légèreté tandis qu'ils sont incapables de s'engager : d'engager leur vie. Quand pour eux, mourir pour l'autre est un engagement diabolique, et leur liberté individuelle, si raisonnable somme toute, leur empêche un tel élan tant cet engagement-là est analysé comme, ou bien trop religieux, ou bien psychologiquement désaxé… Et cela, au nom, hélas, de la sainte et sacrée « autonomie », au nom de ces nouvelles religions pour lesquelles la prospérité de l'être, c'est-à-dire son confort et sa petite liberté de merde de vaquer à ses petits plaisirs terrestres sont chéris comme un dieu.
9 — Le lundi 17 novembre 2014, 10:19 par Thamis.
Bonjour à toutes et tous.
Merci Ivsan pour la réponse à mon questionnement cité supra.
Pour en revenir a la mode des « transferts expiatoires », j'ai constaté également une autre redondance statistique, celle d'un sorte de jeu de chaises musicale.
Pour n'en citer qu'un et rapidement, voilà quelques années, un Pope Orthodoxe sur Marseille parent éloigné de mes ancêtres Grecs, qui faisait avec talent, conviction et opiniatreté vivre son église/communautée locale parfois même en s’apposant vigoureusement à sa hiérarchie ecclésiale à eu un passé militaire fort intéressant, celui ci ayant avant guerre commencé ses études théologiques Orthodoxes, les à suspendues pour finir par prendre la direction d'un maquis dans le Sud-Est de la France, arrêté dans le 04 et conduit sur la préfecture, celui-ci devant la perspective de fournir des renseignements après tortures plus qu’envisageable par des gestapistes locaux en chasse de « terroristes », avait mûri l'idée de s'enfuir de devant ses gardes en vue d'être abattu, et donc de se taire, cela lui posait un problème de conscience vis à vis de sa foi.
Finalement lors d'une étape de transfert dans la ville, il à atterri dans le bureau d'un Capitaine de Gendarmerie local, celui-ci lui à mis entre les mains son arme de service en lui demandant de le blesser et de s'enfuir.Devant cette « providence improbable », mon chef de maquis s'est exécuté et à pris la fuite, à la fin de la guerre, il a fini sa formation de Pope.
Il à transmis sa Foi et à formé des gens remarquables qui on repris le flambeau derrière lui.
C'est dans un livre écrit dans les années 2000 par son entourage que j'ai pris connaissance de cette histoire pour moi pour le moins extraordinaire (autrement plus significative que certain témoignages pour le moins farfelus des évangéliques locaux), je ne me souvient plus si cela à été écrit avant ou après le décès de ce Pope.
Bref, ayant lu la chose et, étant a l'époque caserné justement dans cette préfecture, j'ai partagé à valeur de témoignage de la providence divine cette histoire à un ami athée disposant entre autre d'une formation d’archéologue très soucieux de l’authentique et passionnée d'histoire et travaillant aux archives départementales, celui-ci à pu m'en extraire cette histoire appuyée par des documents authentiques.
Pour faire court, le fait est confirmé, cependant il semble que les motivations de ce fameux Capitaine aient été moins honorables que celles entrevues, en effet, l’intéressé mangeant à tout les râteliers ménageait la chèvre et le choux, malheureusement à la fin de la guerre il s'est fait démasquer pour son « double jeu » et à finalement été exécuté on ne sait trop par qui.
Après la guerre l’opprobre à été mise sur ce Capitaine qui est passé dans l'histoire pour un collabo et qui pourtant concernant mon Pope, à fait la un acte à portée remarquable.
Tout cela pour en venir simplement à me questionner, le départ de cette terre, ne serait t'il pas finalement comme une sorte de récompense « ultime ».
En effet depuis plus de 10 ans, je constate effectivement le « double mouvement » du Christ que décrit si bien Ivsan, ceci-dit, entre le mouvement de retrait et celui du recouvrement il se passe parfois « un certain temps », en effet voila plus de 12 ans que mon frère biologique (croyant Jean-Paul II est dépouillé et toujours pas de recouvrement) .
En somme, pour résumer, la chronologie est semble t'il de finir par tout perdre ?. S'agit t'il de cela ?.
10 — Le mardi 18 novembre 2014, 00:48 par dianitsa
Bonjour Thamis,
Tu partages une histoires haute en couleurs (et vraie !) mais perso je ne comprends pas tout à fait ce que tu veux dire par « dépouillement » et « recouvrement ». Est-ce que ce serait « l'absence » et « la faveur » du Christ ? Faveur dans le sens de grâce, de relation retrouvée avec Dieu ? Donc tu parles d'un cycle de présence/absence de Dieu c'est ça ?
Pareil pour la mort comme « récompense ultime » : tu veux dire la mort comme moyen ultime de rédemption, comme une manière de racheter sa culpabilité in extremis et d'entrer dans la résurrection ??
Dans ces cas-là (en attendant ta confirmation), il me semble qu'on aurait affaire à une sorte de mouvement de type karma, avec une justice à la fois immanente et mystérieuse. Immanente parce que c'est une justice divine liée à un ordre « cosmique », et mystérieuse parce qu'on ne sait ni quand ni comment cela va se passer.
Et ultime demande de précision : pour la chronologie, tu parles de la chronologie de la vie chrétienne ? Auquel cas j'aurais plutôt tendance à dire que tout perdre est le début.
11 — Le mardi 18 novembre 2014, 12:52 par Thamis.
Bonjour dianitsa
Pour le mouvement dépouillement/recouvrement, je parle effectivement du mouvement donné par le Christ à ceux qu'il reconnait et pas forcement à ceux qui prétendent le connaitre, de celui auquel fait référence parfois Ivsan, ce double mouvement, celui bien décrit par Job que l'on peut effectivement constater dans le vécu de l'auteur ou de son propre vécu, ce qui pourrait aussi paraphraser comme un recouvrement dans la résurrection, du dépouillement terrestre .
Ceci cela semble fonctionner parfois aussi concernant notre prochain/conjoint, un s'en va, un "meilleur" s'en vient, comme dans une sorte de progression crescendo...mais je constate cette redondance statistique hélas aussi concernant les maladies....et le cortège de misères qui les accompagnent.
Pour la mort terrestre, j'en ai comme l'intuition, d'une forme de "récompense", du genre " tu à fait ton temps et rempli ta mission, tu peut partir" et accéder à ton "paradis" et comme il se dit parfois "ce sont les meilleurs qui s'en vont"...
"il me semble qu'on aurait affaire à une sorte de mouvement de type karma, avec une justice à la fois immanente et mystérieuse. Immanente parce que c'est une justice divine liée à un ordre « cosmique », et mystérieuse parce qu'on ne sait ni quand ni comment cela va se passer."
Oui c'est un peu ça, et cela corrobore tristement ce constat tout personnel et fort étrange, d'avoir (pour de vrai, avec les détails) déjà vu et vécu ce que je vis....C'est un vrai cauchemar ...
12 — Le mercredi 19 novembre 2014, 18:21 par dianitsa
Perso, je suis contre les comparaisons tous azimuts :-p C'est-à-dire que tout n'est pas forcément comparable. À la rigueur, ok pour dire qu'il existerait dans la vie une sorte de spirale ascendante des hauts et des bas de la vie (de pire en mieux), certains pourraient témoigner du mouvement contraire (spirale descendante), peut-être, pourquoi pas ? Mais cela impliquerait qu'une force supérieure nous manipule. D'autres ne verraient aucune régularité de la sorte dans les événements de leur vie et ne les classeraient pas de cette façon. Shakespeare retient cette option et va plus loin en l'habillant de pessimisme —« La vie n'est qu'une ombre qui passe, un pauvre acteurQui s'agite et parade une heure, sur la scène,Puis on ne l'entend plus. C'est un récitPlein de bruit, de fureur, qu'un idiot raconteEt qui n'a pas de sens. »
Le problème c'est que quand on croit avoir observé un mouvement régulier, quand on croit avoir découvert un système de décryptage, on est tenté de l'appliquer à tout ce qui échappe à notre intelligence. Le plus célèbre exemple se trouve dans le darwinisme. Darwin a élaboré la théorie de l'évolution des espèces selon un principe d'adaptation au milieu et de survie du plus fort. Sa théorie concernait les être vivants (plantes, animaux). Cette logique et cette régularité ont tellement séduits, la théorie de l'évolution a tellement fonctionné comme une Révélation, malgré le fameux chaînon manquant (= l'exception qui « confirme » la règle), qu'elle a été appliquée à tous les domaines de la vie humaine : économie, social, etc. Depuis, on a du darwinisme à toutes les sauces.
À la vérité, je pense que les récurrences statistiques on se les fabrique nous-mêmes en cycles ! En tout cas pour ce qui est des événements de la vie, car il faut bien avouer qu'on est parfaitement incapable de décrypter la vie. Qui pourrait décrypter la vie ?
Honnêtement je ne vois pas les hauts et les bas de la vie entrer dans un système, je dirais même que ça ressemble à une forme de superstition ou de magie. Cette recherche d'un schéma régulier correspond à une quête de sens face au(x) mystère(s) de la vie tout simplement ! Moins on comprend ce qui nous arrive, plus on cherche à en découvrir le sens pour pouvoir le maîtriser : cycle, système… L'oeuvre d'Hegel est également basée sur ce principe.
Le danger serait de forcer les événements à entrer dans ce schéma préétabli, de tout interpréter selon cette grille. La « lecture » de ce qui nous arrive (= la compréhension) en serait biaisée puisque pour faire entrer tel événement dans notre système on va devoir ignorer certains de ses éléments qui auraient pu nous dire autre chose.
Si j'osais faire de la psychologie de comptoir je tenterais cette hypothèse : tu es tellement habitué à la rigueur de ton domaine professionnel que tu aimerais établir un ordre lisible et prévisible des choses. La même interprétation pourrait peut-être s'appliquer à la « mort du juste » : c'est une image héroïque très séduisante qui impliquerait que dieu appliquerait une justice définitive sur terre.
13 — Le jeudi 20 novembre 2014, 15:07 par Thamis.
Merci Dianitsa, pour ta réponse.
Du coup, c'est Romain 11 qui me vient à l'esprit : "De même, dans le temps présent aussi, il y a un reste conformément à l’élection de la grâce".
Dieu merci ce reste est intelligent, perspicace et non dénué d'humour .
14 — Le jeudi 20 novembre 2014, 18:16 par dianitsa
J'ai bien conscience des limites de ma réponse. Et j'imagine que pour celui qui cherche et frappe à la porte ce n'est pas simple, surtout si son problème a justement à voir avec la confusion ainsi que des choses « imposées » (comme les impressions que tu décris).
Pas simple de dire que cette guerre livrée contre ta volonté semble appeler une réponse à travers la volonté ! Puisque c'est justement le chemin le plus dur ! Et bien malin qui pourrait dire ce qu'il ferait à ta place.
Mais finalement il semblerait que dans certaine situations le bon sens soit la réponse qui s'impose. Et face à ce que je lis, mon bon sens me dit que la meilleure chose à faire est de faire diversion, d'ignorer les signes et les sollicitations mystérieuses, de ne pas chercher à expliquer ces choses intrigantes et oppressantes — non pas par peur, démission intellectuelle ou quoi que ce soit — mais justement parce que cette attitude de recherche minutieuse d'un sens à donner au chaos semble faire empirer les choses et t'entraîner dans une spirale de questions toutes plus complexes et plus insolubles les unes que les autres, sans le moindre espoir de sortie. Un casse-tête infini.
Sur le forum tu racontes que suite au témoignage d'un lieutenant tu es allé tenter ta chance dans une ADD, et que la spirale a plus ou moins commencée après cela. En effet, quand on met un orteil dans certains milieux on peut très vite voir dégringoler tout et n'importe quoi sur sa tête ! Peut-être que dans le futur tu pourras comprendre certaines étapes de ton parcours mais en attendant il faut couper sans regrets, trancher le noeud gordien. M'est avis. Pas la peine de savoir si telle manifestation ou tel effet correspondait à telle interprétation du texte, avec autres témoignages concordants qui confirmeraient que…blabla , etc. Je suis pas sûre que tenter de reconstituer le puzzle d'une dérive qui nous colle encore aux basques soit la meilleure façon d'en sortir définitivement. Tourner carrément le dos peut être salvateur.
J'aime bien l'histoire du noeud gordien justement. Minute wikipédia donc :
“L'expression 'nœud gordien' désigne, par métaphore, un problème inextricable, finalement résolu par une action brutale : trancher le nœud gordien. L'expression trouve son origine dans une légende associée à Alexandre le Grand. ”
The legend (morceaux choisis) :
“ Le char a une signification symbolique : c’était le symbole de la royauté et la divinité chez les Perses, les Étrusques, les Germains et, aussi, les Illyriens. Et toujours selon la légende, le timon du char du roi Midas était lié par le fameux 'nœud gordien', dont quiconque, selon la prophétie, parviendrait à le dénouer deviendrait le maître de l’Asie — exploit qu’accomplit Alexandre le Grand. ”
Comment ce brave Alexandre s'y est-il donc pris ? Eh ben il s'est pas fait chier le mec.
“En 333 av. J.-C., Alexandre tenta de défaire le nœud. Ne pouvant trouver une extrémité pour le dénouer, il le trancha d'un coup d'épée (la 'solution d'Alexandre').”
Et après il est allé faire ses conquêtes.
15 — Le dimanche 23 novembre 2014, 20:02 par Noé
Lorsque je lis ton post Dianista, j'ai l'impression que l'homme ne peut comprendre les épreuves ou les joies qui le touchent, et que cette vie ici-bas semble chaotique ; c'est vrai lorsque nous écoutons tout ce qui arrive chaque jour, il ne semble pas y avoir de logique.Mais lorsque je lis Chrysostome notamment “Sur la providence de Dieu”, j'ai l'impression que Dieu dirige toute chose même lorsque je ne comprends pas. Lors de ma conversion j'avais l'impression d'être dirigé, comme guidé et même enseigné. Aujourd'hui, vous me mettez le doute. Mais aussi ressurgir mes angoisses d'avant conversion, le manque de sens sur cette terre, ou cette iniquité interpelle sur la façon de comprendre Dieu ? Est-ce que nous sommes livrés au hasard des turpitudes de ce monde ? Est-ce que notre vie est prédestinée, si nous ne sommes pas sauvés par les œuvres, mais que [et que par] la foi seule devant nous [nous devons] attendre inexorablement les bras croisés notre mort pour attendre [atteindre] le Christ ?Lorsque tu es mort à ce monde, que devient ta mission sur cette terre ? Si ce n'est pas évangéliser, faire des bonnes œuvres, et que ce monde est vain, j'ai envie dire : qu'est qu'on fiche une fois convertie ?
16 — Le lundi 24 novembre 2014, 15:46 par ivsan
Salut Noé. Je me dois de répondre à ton post.
Loin de moi la pensée de jouer le maître d'école ou de faire le rabat-joie… Mais ! Je veux parler de ta syntaxe pleine d'ambiguïté et de tes fautes d'orthographe asses nombreuses. Le sujet de l'élection que tu abordes est extrêmement difficile pour tout le monde, aussi il me semble indispensable d'être le plus clair possible quand on aborde ce domaine si particulier et si scandaleux à la logique. J'ai d'abord corrigé pas mal de fautes dans ton intervention, pensant pouvoir en faire une discussion lisible, mais il reste en fait des points plutôt incompréhensibles ; ce sont les parties que j'ai mises entre crochets. Par exemple, voici ta phrase d'origine : « Est-ce que nous sommes livré au hasard des turpitudes de ce monde,est-ce que notre vie est prédestinée, si nous ne sommes pas sauvés par les oeuvres mais que la foi seule devant nous attendre inexorablement les bras croisés notre mort pour attendre le Christ. »
Dianitsa et moi-même nous « cassons le cul » (et moi personnellement depuis presque 10 ans) pour présenter un discours clair, didactique et gratuit ; ne lésinant pas de répondre et à passer des heures durant, soit par mail, soit sur les commentaires, soit sur le forum, soit même et de plus par téléphone à des intervenants directement – et cela sans être rémunérés le moins du monde si ce n'est par les corbeaux, c'est-à-dire en acceptant d'être dans le besoin la plupart du temps. — Bref, il me semble que la moindre des choses, c'est de passer un peu de temps sur la question qu'on vient poser pour qu'elle ne soit pas truffée de fautes tel un collégien de Cm2 et qu'elle ne soit pas d'une syntaxe si distendue qu'on voit bien que le texte a été écrit à la va-vite entre les toilettes et le riz à la cuisine qu'on fait cuire.
Bref… je suis en colère, et la colère d'un ami prouve sa fidélité. Aussi je ne répondrai pas à ton intervention et je ne t'éclaircirai pas de ma richesse sur ce magnifique thème qu'est l'Élection (permets-moi donc de me vanter puisqu'on m'encense parfois allègrement… bien que) ; le thème le plus central à la personne du Christ et celui qui apporte à l'homme qui en est éclairé la plus profonde des paix qu'il soit possible de trouver sur cette terre. De plus, j'invite Dianitsa (bien qu'elle soit libre de faire ce qu'elle veut) à ne pas te répondre non plus ; car je suis à ce jour de plus en plus las de cette attitude à baguenauder sur les pensées de Dieu comme on feuillète le magazine de mode de la semaine, attendant que l'autre fasse pour nous tout le boulot après qu'on l'ait bien caressé dans le sens du poil.
Enfin, puisque tu parles des Pères de l'Église, ainsi que la Tradition les nomme, Chrysostome, que j'ai aussi lu, est certainement très peu qualifié pour parler du thème de l'Élection. Je t'invite à bosser sur Saint Augustin qui dit en vérité la même chose que Luther. J'ai moi-même passé plus de cinq années sur l'Élection et la Prédestination et j'ai même acquis pour cela, à l'époque, l'œuvre complète de Saint Augustin aux Édtions Vivès, c'est-à-dire à un prix assez élevé. Ne crois donc pas pouvoir résoudre la chose en pianotant trois mots bâclés sur notre site tandis que nous passerions finalement 2 heures pour te chiader une réponse qui ferait la synthèse de notre ardu labeur qui s'est étendu sur plusieurs années. — Bien à toi, Ivsan : « Ne reprends point un moqueur, de peur qu’il ne te haïsse ; reprends un homme sage, et il t’aimera. » (prov 98)
Texte d'origine :« Lorsque je lis ton post Dianista, j'ai l'impression que l'homme ne peux comprendre les épreuves ou les joies qui le touche, et que cette vie ici bas semble chaotique; c'est vrai lorsque nous écoutons tous ce qui arrive chaque jour, il ne semble pas avoir de logique.Mais lorsque je lis chrysostome notamment "Sur la providence de Dieu", j'ai l'impression que Dieu dirige toute chose même lorsque je ne comprends pas. Lors de ma conversion j'avais l'impression d'être dirigé, comme guidé et même enseigné. Aujourd'hui, vous me mettez le doute. Mais aussi ressurgir mes angoisses d'avant conversion, le manque de sens sur cette terre, ou cette iniquité interpelle sur la façon de comprendre Dieu. Est-ce que nous sommes livré au hasard des turpitudes de ce monde,est-ce que notre vie est prédestinée, si nous ne sommes pas sauvés par les oeuvres mais que la foi seule devant nous attendre inexorablement les bras croisés notre mort pour attendre le Christ.Lorsque tu est mort à se monde, quel devient ta mission sur cette terre ? Si ce n'est pas évangéliser, faire des bonnes oeuvres, et que ce monde est vain, j'ai envie dire qu'est qu'on fiche une fois convertie ? »
17 — Le lundi 24 novembre 2014, 15:56 par Stéphane
Les deux vues que vous exposez ne me semblent pas contradictoires : d'une part, il est vrai qu'il ne faut pas voir des signes partout, d'autre part, nous savons (par la foi) que Dieu dirige chaque pas de nos vies. Quant à savoir ce que l'on fait sur terre : nous améliorer est déjà un grand pas et la première chose que l'on doit faire, parvenir à nous améliorer à mesure de notre mort avec Christ.
18 — Le lundi 24 novembre 2014, 16:25 par ivsan
Tu nous dis Stéphane : « Nous améliorer est déjà un grand pas et la première chose que l'on doit faire, parvenir à nous améliorer à mesure de notre mort avec Christ. »
Je dis un double « oui » à cela ! Faisons la nique aux missions, missionnaires et autres héros de la foi. La tâche d'un homme devant le Christ est existentielle. Sa mission ? Mais c'est lui-même voyons ! Et à coup sûr, celui qui s'y attelle touchera, sans même qu'il le veuille ou s'en rende compte, bien des hommes et des femmes qu'il croisera. Et il les touchera dans leurs profondeurs, dans leur Être même plus que dans leurs pensées d'ailleurs. — Et de manière générale, inévitablement et de toute façon : toute démarche existentielle est un message pour celui qui vit tout autrement que de façon existentielle, tout autrement que comme un passionné de l'Être et qui est prêt à croire à sa possibilité divine. L'homme existentiel et scandaleusement particulier sera toujours un message vivant pour celui qui, hélas, suit le troupeau et ne voit en l'homme qu'un animal docile, civilisé et pour qui une élection à la divinité de la part de Dieu est une ânerie. — C'est là un vrai repos que nous offre le Christ; enfin une « religion qui ne nous missionne pas », mais qui nous dit : « Deviens ce que tu es. Cela suffit, cela est le but. Et cela, tu verras, c'est déjà Mon impossible : devenir un Fils de l'homme ! »
19 — Le lundi 24 novembre 2014, 20:40 par Noé
Ivsan, je t'adore. J'ai pas ton éloquence et ta plume pour rentrer dans une discution écrite sur toute cette connaissance que tu as emmagasiné depuis plusieurs décennies. Par contre, je sais que tu as raison sur le fait que ce post a été fait à la va-vite. Je m'en excuse, c'est un manque de respect. Par contre, sur le fait que ce post a été produit entre mes chiottes et le plat de riz est un contresens, ce dernier constipe et je passe en plus très peu de temps enfermé dans des endroits de merde. Loupé ! Mais disons, après un coup de déprime arrosé d'un bon verre de vin, le vomi arriva sur ton blog, car j'ai estimé que c'était toi le résultat de ma baisse d'humeur passagère. Sorry brother! que Dieu te bénisse dans ton oeuvre.
Bonjour,Je ne vois pas où il y a tromperie de Dieu à la Croix. Il y a tromperie après, comme toujours venant de notre Entendement. Je vais essayer de m'expliquer clairement.Quand la repentance nous amène pour la première fois face à la Croix, on est tellement content (je simplifie) et notre réaction première est de dire : « Whaouh ! Qu'est-ce que cet homme doit m'aimer pour se sacrifier pour un pauvre bougre comme moi ! ». Je ne pense pas qu'on puisse se dire : « Whaouh ! Cet homme s'est sacrifié à la Justice immanente pour racheter ce que je Lui devais ! ». Enfin, c'est toujours possible mais bon. Cette phrase viendra, mais sûrement un peu plus tard...Il s'agit bien d'un sacrifice. Sacrifice ne veut pas dire obligatoirement rançon. Un sacrifice peut être gratuit. Pour moi, il n'y a pas de tromperie de Dieu à ce stade, ni après.Le problème réside dans l'interprétation que nous ferons ensuite de ce sacrifice. Le Christ s'est-Il sacrifié pour nous sur l'autel de la Justice ou par amour ? Bien sûr, notre tendance légaliste innée (voilà la tromperie, toujours la même) nous dira que c'est sur l'autel de la Justice et notre cœur, par l'expérience qu'il vient de vivre, nous dira que c'est par amour. Et puis on finit en général par associer les deux. Et ainsi la grâce devient un moyen pour satisfaire la Loi, le Christ devient un moyen pour satisfaire la Loi, etc... et puis les religieux suivront cette voie, et selon leurs tendances, marcher selon l'Esprit, c'est faire le Bien, ou chasser le Mal, ou être vertueux ou faire le shabbat, mais toujours par « amour » bien sûr, etc...Le Christ nous dit « n'oubliez pas votre premier amour » ou encore « il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » et Jean nous dit que « nous L'aimons parce qu'Il nous a aimé en premier ». Il y a aussi le Proverbe 4:23. Marthe et Marie. Jean 15:15. Le commandement et le fruit de l'Esprit qui sont la même chose. Les draps cousus...Quand vous dites dans la causerie que Dieu aurait pu ne pas Se sacrifier et simplement nous dire « Je vous sauve parce que je le veux ». Je ne crois pas. Il fallait, par son sacrifice pour nous, qu'Il trouble suffisamment notre cœur pour nous toucher profondément et, en nous montrant Sa victoire sur la mort, qu'Il ébranle notre Raison. En d'autres mots, nous donner la foi.
Quand la repentance nous amène pour la première fois face à la Croix, on est tellement content (je simplifie) et notre réaction première est de dire : « Whaouh ! Qu'est-ce que cet homme doit m'aimer pour se sacrifier pour un pauvre bougre comme moi ! ». Je ne pense pas qu'on puisse se dire : « Whaouh ! Cet homme s'est sacrifié à la Justice immanente pour racheter ce que je Lui devais !
C’est absolument ce que nous disons dans la causerie et c’est précisément en cela que la tromperie réside. À la conversion, les sentiments (pour faire court) de l’individu sont frappés d’un coup magistral, la Raison est donc biaisée, détournée : l’individu a accepté l’inacceptable, il a ouvert la porte au Christ. La deuxième phase, celle de "rationalisation du sacrifice", est celle qui fait reculer l’individu (mais elle est nécessaire et inévitable). Nous ne disons pas autre chose.
Quand vous dites dans la causerie que Dieu aurait pu ne pas Se sacrifier et simplement nous dire « Je vous sauve parce que je le veux ». Je ne crois pas. Il fallait, par son sacrifice pour nous, qu'Il trouble suffisamment notre cœur pour nous toucher profondément et, en nous montrant Sa victoire sur la mort, qu'Il ébranle notre Raison. En d'autres mots, nous donner la foi.
Vous ne faites que reformuler notre propos car, là encore, c’est très précisément ce que nous disons ! (si les auditeurs se mettent à comprendre le contraire de ce que nous voulons dire, ça m’inquiète sérieusement ! Ne vous seriez-vous pas un peu hâté… ?) Nous disons que le Christ avait la possibilité, la capacité de ne pas se sacrifier — c’est-à-dire qu’il pouvait très bien ne pas passer par la mort pour aller dans la résurrection, il en avait la possibilité concrète, le pouvoir (Lui le pouvait, mais nous, nous ne le pouvons pas, nous n’avons pas ce pouvoir, cette capacité) — mais nous disons qu’il l’a fait (= il est passé par la mort) afin de nous donner la foi, dans le but de susciter la foi en nous. Mais non pas pour payer à la Loi, comme il est dit en de nombreux endroits du Nouveau Testament.
Voilà, résumé, le propos de cette causerie.
Il est important d’insister sur le fait que la mort du Christ ne paye rien à personne, ne règle aucune dette, mais qu’elle est un "sacrifice gratuit", comme vous dites, donc un renoncement volontaire. Nous en reparlons d’ailleurs abondamment dans d’autres causeries (16 et 24 notamment).
Je ne me souviens plus en détail des termes que nous employons dans cette causerie, mais si nous avons à un moment donné rejeté le terme "sacrifice" c’était dans son acception sacerdotale, à savoir : "moyen de paiement", et même "offrande à une divinité". Car c’est le sens donné au mot "sacrifice" dans l’Ancien ET le Nouveau Testament, voilà la raison pour laquelle nous avons sûrement dit que sa mort n’était pas un sacrifice. En revanche, si nous entendons le mot "sacrifice" dans son sens courant comme un "mal subi gratuitement pour le bénéfice d’autrui", alors la crucifixion est bien un sacrifice. Mais on pourrait arguer qu’elle est, dans ce cas aussi, une rançon…à la nature rationnelle de l’homme, à son "incapacité" à croire l’impossible de la résurrection…
Ah d'accord. En fait Dieu trompe l'interprétation que nous ne manquons pas faire, il trompe le malin en nous ! Le propos me paraissait un peu tarabiscoté, et du coup cela m'avait échappé. Plus généralement, je profite ici pour vous remercier de mettre votre travail (et votre coeur) à notre disposition gracieusement. Cela a permis de mettre de mots et donc des pensées sur mes intuitions. Vous êtes les premiers que je rencontre qui m'aient montré ce que cache cet arbre de la connaissance du Bien et du Mal, car peu sont ceux qui veulent ouvrir la boite et je comprend maintenant pourquoi. C'est quand même mieux quand l'ennemi est clairement identifié. Aussi vous m'avez montré qu'on pouvait déverrouiller la Bible sans perdre la foi. C'est déjà beaucoup.
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