pdf akklésia Révélations Chestov couv
Lev Chestov

1923

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Informations : Entièrement accessible aux lecteurs français ! Toutes les citations grecques et latines ont été traduites et référencées. Un livre qui relève le défi de la pensée existentielle de façon surprenante. On ne sort pas indemne de sa lecture.


Retrouvez également la pensée de Léon Chestov dans une sélection d’aphorismes disponibles en pdf :

trackback  Page d’Aphorismes choisis.

Les Révélations
de la mort

extrait

Pages 41 et 87

Les lois naturelles et leur immuabilité, les vérités et leurs évidences ne sont peut-être qu’une suggestion, une suggestion pareille à celle que subit un coq, si l’on trace autour de lui un trait à la craie. Le coq ne pourra sortir de ce cercle, comme s’il s’agissait d’un mur et non d’une ligne. Si le coq savait raisonner et exprimer ses pensées en paroles, il aurait créé une théorie de la connaissance, disserterait sur les évidences et considérerait le trait de craie comme la limite de l’expérience possible. Il faut donc lutter contre les principes de la connaissance scientifique, non plus au moyen d’arguments, mais en employant d’autres armes. Les arguments pouvaient servir tant que nous admettions les prémisses dont ils découlaient, mais puisque nous n’y croyons plus, il faut chercher autre chose. (p. 41)

On pourrait dire de même que pas un parmi les savants influents (historiens, botanistes, géologues) ne se contente de citer des faits, mais que tous se réfèrent à l’autorité de la raison. Même Jésus, pour se faire entendre, se voyait obligé d’invoquer l’Écriture ; les premiers chrétiens et Luther étaient dans l’obligation d’agir de même. Si l’historien Harnack avait parlé ainsi, le fait qu’il signale aurait acquis une toute autre signification. Il serait alors apparu brusquement que les hommes n’ont jamais pu admettre la foi de Jésus, ni même celle de Luther, qu’il est impossible d’enseigner la foi, que la foi ne peut agir, c’est-à-dire déterminer les événements historiques, que ce que les hommes, la conscience commune appellent « foi puissante » ne ressemble aucunement à cette foi que possédaient Jésus et même Luther, mais se réduit à un ensemble de règles, de principes, auxquels tous obéissent et que tous vénèrent parce que personne ne sait d’où ils proviennent, et, qu’enfin, les hommes n’ont nullement besoin de cette foi, mais qu’ils aspirent à l’autorité et à l’ordre, lequel ordre apparaît d’autant plus immuable que son origine est incompréhensible. Ainsi les hommes croient à la raison, à la science, et considèrent que le châtiment ne menace que ceux qui méprisent la raison et la science. (p. 87)