Vous retrouverez sur la page de présentation de l’auteur deux documents sonores dans lesquels on peut entendre Jacques ELLUL s’exprimer sur des sujets divers :
DERNIERS COMMENTAIRES
& Suite de la série sur le thème de l’épître aux Romains.
1 — Le dimanche 28 juin 2015 à 22:08 par Bruno
En effet, si il y existe bien un point nodal c'est bien celui-ci, cette ambiguité entre la loi et la Grâce. De plus l’interaction entre loi et grâce aura aussi un impact sur la question de la sanctification. Ces deux positions se trouvent dans :La position antinomienne• La grâce me permet de tout faire. Tout est permis mais tout n’est pas utile. Il n’y a pas de loi de Christ non plus.• Le salut est d’endosser le chèque de Christ. Les œuvres sont un pur bonus et la sanctification une option.• Paul combattra aussi cette position. Elle ne concorde pas avec l’Évangile prêché par Paul.La position légaliste (adventiste)• Toute la loi s’applique aujourd’hui. Il n’y a pas de différence entre l’ancienne et la nouvelle alliance.• Le chrétien doit respecter le sabbat et les lois alimentaires.• Le chrétien doit devenir un juif pour être sauvé.
Merci, et a bientôt dans cette prochaine et fascinante série.
2 — Le dimanche 28 juin 2015 à 23:56 par ivsan
Ce que nous disons — plus précisément — c'est que le concept de Grâce n'est pas à placer dans la catégorie du Terrestre, soit donc de la Pratique ici-bas du spirituel. La grâce, non seulement n'est pas une praxéologie, mais elle est une anti-praxéologie en quelque sorte. Elle ne sert, ici-bas, ni à juger, mesurer et analyser l'activité de l'individu ; mais inversement, elle n'est pas là pour le conduire, je le répète — ici-bas — vers une liberté telle que l'individu puisse vivre comme si la réalité du bien et du mal était déjà abolie.·C'est-à-dire qu'il y a toujours cette tentation de répondre à la question : « Que faire désormais de ma foi, ? Que faire du contact que j'ai avec le divin ? » Mais le Christ n'a pas de réponse à cette question, c'est pourquoi il est le Christ : il est toujours à-venir ; à-venir s'entend ici littéralement : dans la Résurrection. Ici-bas, la seule réponse du Christ, c'est l'existentialisme. Trouve ton chemin, ton chemin avec le Christ, mais aucun code général et universel ne te sera donné, et ce n'est qu'à la fin que tu verras réellement si tes choix étaient une émanation de l'Esprit. Quelles que soient tes plus ardues convictions ou révélations ici-bas, l'Esprit ne te donnera pas de preuves, seulement et éventuellement des murmures. Ta vie spirituelle doit être de la Foi à 100%, c'est-à-dire cette attitude d'humilité et de capacité de remise en question continuelle où jamais tu ne pourras dire sur terre : « Je suis arrivé ».·Nous sommes obligés d'accepter que rien de la loi ne passera ici-bas, pas un seul point sur le « i ». L'abolition de la loi est virtuelle dans la grâce, bien que réelle. C'est-à-dire qu'en ce qui concerne le terrestre, garde ton bon sens et pense la loi (travail, argent, famille…). Et dans ce domaine, la grâce n'a pas à intervenir. Sa prérogative, c'est ce qui n'existe pas : ton Être à-venir. Dès que la Grâce intervient dans le terrestre, elle entraîne sa mort, son achèvement : « quitte ton père et ta mère, lâche prise sur ta carrière… » et dans ce domaine, seul l'individu peut décider pour lui-même en sachant si sa vie spirituelle a suffisamment d'Esprit pour entamer ce combat délicat.·De là toute l'ambiguïté de Paul qui essaie, d'une part de prêcher la foi seule et le « tout est permis » et d'autre part d'enseigner une certaine praxéologie de la foi. C'est pourquoi, sur Akklésia nous nous gardons de poser des mots tel que « position antinomienne » comme pour essayer de formuler le cadre de ce que pourrait être la pratique de la foi. Nous tenons absolument à ne pas poser de cadre et à laisser, surtout, à quiconque n'a pas encore cette maturité, de garder son cadre s'il ne peut encore vivre sans ce dernier. Le cadre, lorsqu'enfin l'Esprit pose à untel que ce n'est ni la loi, ni l'Église, ni un gourou, ni je ne sais quoi, c'est qu'il est en train de dire : c'est toi le cadre en vérité. Et cette brûlante liberté, cachée dans l'à-venir et encore en butte à la réalité du bien et du mal, c'est là toute le brisement et la croix du Christ que doit vivre l'inspriré, c'est-à-dire le vrai chrétien, ou encore « l'être-existant » disait Kierkegaard, celui qui, sans peut-être même croire au Christ est toutefois dans l'existentialisme et, de fait, peut-être animé par l'Esprit.·Le mot « existentialisme » nous paraît donc le plus adéquat pour parler de l'incarnation de la foi, car il fait référence à ce que disait Stirner par exemple : « Personne n'est mon semblable, ma chair n'est pas leur chair, ni ma pensée leur pensée. » Être en Christ, c'est être seul de sa race pour reprendre une expression de Jacques Chardonne — et c'est cela être la race du Christ. La fraternité est en ce cas plus que le fait d'être semblable à son frère, comme une sorte de photocopie, de duplication ou comme le fait d'être membre, comme mon frère, d'un grand corps divin. Non ! Mais c'est être soi-même sa réalité, l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. C'est-à-dire que deux frères, pour le Christ, ce sont deux Univers qui se rencontrent, et non deux membres dont la similitude ferait apparaître qu'ils sont du même corps. Je rappelle que cette idée de fraternité où l'un est le semblable de l'autre renvoie à une théologie qui conduit directement à l'homosexualité. Semblable en grec, c'est homo, c'est-à-dire que l'être-existant, la foi existentielle clame que le semblable est en vérité un raté de la fraternité, un succédané. Car l'existentialisme pose la différence dans toute sa splendeur, dans toute sa liberté. Dieu ne fait pas les choses à moitié !
merci pour ton commentaire Bruno…
Nom ou pseudo :
Adresse email :
Site web (facultatif) :
Commentaire :
Les commentaires peuvent être formatés en utilisant une syntaxe wiki simplifiée.
8 + 7 =
N’oubliez pas de répondre à l’anti-spam avant l’envoi pour éviter un filtrage automatique de votre commentaire
S’abonner aux dernières mises en ligne