En bref : Voici encore un sujet brûlant que traite Ivsan Otets. Et c’est sur la même crête de réflexion qu’il nous conduit : entre la pensée magique et la pensée logique. Ce sont précisément les deux armes principales du diabolique. Néanmoins, nous dit l’auteur, l’instrument de prédilection du malin est la Logique. Tout n’a-t-il pas commencé au pied de cet arbre, arbre de la mort, arbre du Bien et du Mal ?
Certainement, le diabolique existe… mais le Diable, c’est une autre affaire. C’est-à-dire que la véritable question est bien celle de la nature de ce « personnage » dont l’animation imaginaire a fait la joie des pécheurs comme des vertueux. Qui est-il ? Et comment se fait-il que l’existence de Dieu ne puisse plus tenir dès l’instant où le Diable se mettrait à perdre cette identité personnelle d’Ange déchu que la théologie chrétienne a si soigneusement développée ? Et enfin, que fait l’Homme dans cette histoire ? Quelle est sa part ? Et si l’homme, finalement, était ce fameux Diable ?
Cet homme qui précisément ne cesse de transférer ses fautes sur un être imaginaire haut en couleurs. Cet homme-raté. cet homme qui se refuse à devenir un Fils de l’homme. Cet homme si bien équipé des armes aiguisées de la raison ; cet homme tellement capable de formuler le Bien et le Mal en de multiples lois et catégories… Cet homme-là ressemble étrangement au Serpent de l’Éden qui s’accrochait déjà à l’arbre du bien et du mal comme à la vie !