Vous retrouverez sur la page de présentation de l’auteur deux documents sonores dans lesquels on peut entendre Jacques ELLUL s’exprimer sur des sujets divers :
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& Suite de la causerie précédente sur le thème du Sermon sur la montagne
1 — Le mardi 10 juin 2014, 22:41 par Stéphane
Donc, l'on peut franchement avoué et sans équivoque à la suite de cette explication du sermon sur la montagne que Jésus n'a nullement l'intention de perfectionner l'homme par le discours de la loi. Il ne désire pas le conformer à un quelconque code moral, mais son but, est de faire advenir l'être à lui-même, afin de lui permettre de s'exprimer librement par delà bien et mal. D'ailleurs si un homme apprend à se conformer à un code moral quelconque il n'apprendra aucunement à connaître sa personne même, mais seulement, un code moral. C'est donc d'abord par révélation de son être à lui-même que l'homme peut ensuite exprimer sa véritable identité. Je dis ensuite, car cela nécessite préalablement la mort de ce qui interdit en lui l'appropriation de sa pleine individualité.
Autrement dit, c'est par révélation de la vérité propre à chaque être que chacun pourra ultérieurement exprimer sa liberté en devenant d'abord conscient de lui-même, puis maître de son individualité pour exprimer un nouvel être en quelque sorte dans une conscience libérée de ses anciennes contraintes. En revanche, l'homme non débarrassé des contraintes susdit se conforme incessamment à un code moral, c'est à dire, à la considération qu'il se fait du bien.
Ainsi donc, continuons : Dieu, en poursuivant son l'objectif primordial qui n'est pas la révélation d'un code moral mais d'abord la révélation de la vérité intérieur de chaque être en lui-même, veut conférer en chacun par appropriation de soi-même une certaine existentialité. Et c'est ainsi donc, de cette existentialité, que l'être pourra véritablement exprimer son être individuel. Apporter la condamnation dans la conscience de l'homme est donc là sur le sermon sur la montagne le premier objectif du Christ, mais toutefois pour ensuite, qu'il soit affranchit de ce qui, en lui, fait qu'il est contraint de subir le dictat de sa conscience.
Cependant, notons que la conscience de l'homme est à double emploi. D'une part, elle réduit l'expression de son imperfection, elle le bride en quelque sorte pour qu'il ne fasse pas tout et n'importe quoi. Ce faisant cependant, elle le drape d'un voile paralysant, elle le tétanise même, et rend ainsi obsolète son expression personnelle. D'autre part, elle lui permet de prendre pleinement conscience de son être, une fois plus soumis à la contrainte des tensions intérieures précédemment décrites, et ce au bout du compte afin qu'il puisse pleinement exprimer son individualité.
Donc, cela ne signifie pas du tout faire tout et n'importe quoi que de ne plus avoir à suivre scrupuleusement un code moral. Car après avoir dépasser ainsi cette servitude du bien et du mal dans ma conscience, je conserve toujours et respecte même ces notions à cause de ses implications, sauf qu’intérieurement, je n'en dépend plus, et qu'elles ne sont plus pour moi critères de jugement intérieur.
Alors pourrait-on se demander maintenant : quels sont alors les nouveaux critères de jugement dans ma conscience ? La réponse est maintenant simple : aucun. Car ainsi libéré de l'emprise de ma conscience, le jugement est nous-même. D'ailleurs, n'est-il pas dit que nous jugerons même les anges ?
Le bien comme le mal sont donc des notions toutes relatives qui dépendent du jugement des hommes et qui agissent en la conscience des hommes. Un principe délictueusement actif en l'homme l'empêche malgré ses efforts de faire le bien qu'il voudrait pour améliorer sa personne. C'est pourquoi alors, il s'endurcit et finit par endormir sa conscience en se conformant à un code moral.
A l'inverse être transformé par l'acte libératoire du Christ dissout la conscience et la partie, qui en nous, avait besoin d'une telle amélioration pour que nous soyons enfin libre.
2 — Le jeudi 12 juin 2014, 01:09 par ivsan
« L'anarchie est la plus haute expression de l'ordre » disait Élysée Reclus – de même en est-il à propos de la terrible contradiction des lois du bien et du mal… car comme tu le dis, le projet de la loi est aussi simple à comprendre que difficile à expliquer. En effet, il aboutit inévitablement, ou bien à la négation de la loi, soit donc à l'Homme ; ou bien à la négation de l'homme, soit donc, aux parfaits. Cette chose-là ne peut être que murmurée dans le creux de notre oreille, et tandis que nous ne pouvons que parler ou écrire à notre prochain, le murmure définitif ne nous appartient pas – fort heureusement !Merci pour ton commentaire Stéphane.
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